Retour

QUI SOMMES – NOUS ?

Livre d'Or


Saints, ce nom d’ une commune de la Brie vous rappelle-t-il quelque chose ?

Activez au besoin votre mémoire du temps de vos études : le monde des prépas parisiennes et de certaines grandes écoles, l’action de formation entreprise par le « père » Y. Gernigon entre 1954 et 1970 avec ses camps d’été, en premier lieu à Nucourt puis à Saints en Seine et Marne. Au lancement, les étudiants venaient de l’aumônerie du lycée Henri IV (préparationnaires de l’Ecole des Chartes et de l’Agro) puis, au début des années 60 par le truchement de la JEC-prépa dont Y.G. était devenu l’aumônier, le recrutement s’étendit à l’ensemble des prépas parisiennes et des étudiants et étudiantes qui en étaient issus, qu’ils soient ou non entrés en grande école.
De la guerre d’Algérie à Mai 68, des dernières années du pontificat de Pie XII à la promulgation de l’encyclique « Humanae Vitae » par Paul VI, au total plusieurs centaines de jeunes étudiants ont travaillé et discuté une semaine durant, dans le cadre d’un emploi du temps semi-monastique ; les exposés étaient faits par des étudiants eux-mêmes qui avaient préparé plusieurs mois à l’avance leur prise de parole, les plus avancés dans leurs études « enseignant » les apprentis, mais tout le monde discutait des sujets en petits groupes ou en grande assemblée, sans compter les moments d’écoute et de questionnement des témoins invités en soirée. Pendant quelques années même il y eut deux, voire trois, sessions successives chaque été. Les thèmes d’étude retenus se nommaient Prière, Bible, Engagement, Développement, Culture. Les futurs ingénieurs agronomes débattaient avec les historiens, les chartistes donnaient la réplique aux taupins, les HEC ferraillaient avec les agrégatifs. La mixité allait de soi à une époque où tous les mouvements catholiques ne la pratiquaient pas encore. Le débat collectif était la règle quand bien même la pensée demeurait -de fait sinon de droit- soumise à la tutelle orthodoxe du « Père », l’inter-culturalité était expérimentée, même si le public était très homogène par son recrutement et son statut social malgré la présence de quelques boursiers d’IPES ou d’Ecoles Normales d’Instituteurs.

De cette époque et de ces formations chrétiennes combien de gens se souviennent ou se réclament ouvertement ? Se sont croisés dans les mêmes lieux, si ce n’est les mêmes étés des gens très divers dont il n’est pas certain qu’ils accepteraient de débattre ensemble aujourd’hui d’une même question qui les intéresserait tous !
La crise de l’ACJF au milieu des années 50, celle de la JEC au milieu puis à la fin des années 60 ont touché ces générations-là directement ou indirectement. Tous ceux qui sont partis outre-mer au cours de ces temps de décolonisation, jeunes professionnels autant que militants du développement vu au travers de la loupe Economie et Humanisme, sont revenus rapidement - ou longtemps après - très interrogatifs sur le modèle de développement occidental. Ceux qui se sont lancés à pleines forces intellectuelles et militantes dans la réflexion sur l’Ecole et les efforts pédagogiques, ceux qui ont allié leurs actions locales avec les comités Vietnam, ceux qui ont appris à prier « au cœur des masses » à l’école du père Voillaume, qui ont cru aux changements inaugurés par le Concile et Jean XXIII - qu’ils avaient anticipé dans leurs mouvements et liturgies, toutes ces générations : que disent-elles aujourd’hui de leur itinéraire ? de ce qu’elles ont appris à l’aube de leur vingt ans ? de ce qui fut leur jeunesse et leur idéal ? de ce qui leur reste d’engagement actif ? Quelles lectures et réflexions personnelles datant de cette époque leur paraissent encore aujourd’hui essentielles ?

Nous avons pensé utile la constitution des archives de ce moment de formation et d’action catholique, en rassemblant ce qui existait encore de documents d’époque, en sollicitant les témoignages de ceux d’entre vous qui accepteront de raconter leur itinéraire personnel et de la place qu’y ont occupé ces sessions de formation. Vous pouvez prendre contact avec nous directement ou par notre courrier électronique collectif.

Merci d’avance pour l’intérêt (1) que vous porterez à cette entreprise.

Régine du Charlat, Jean Michel Gauthron, Jean Lavergnat, Paule René Bazin, née Chatel, Jean Marc Saglio, Antoine et Colette Spire, Patrice Vivarès
avril 2006

(1) le lecteur simplement de passage est invité à écrire ce qu'il souhaite dans notre Livre d'Or,
    l' "ancien" qui voudrait reprendre contact, témoigner, contribuer au fonds documentaire ou l'analyser est invité à ré-entrer par l'accès réservé